La victoire de Zohran Mamdani à l’investiture Démocrate pour la mairie de New York a été confirmée le 1er juillet 2025 et marque un tournant décisif pour la ville. S’il remporte l’élection du 4 novembre, Zohran Mamdani deviendra le maire le plus à gauche de l’histoire de New York.
L’ancien gouverneur de l’État, Andrew Cuomo, qui représente l’establishment du Parti Démocrate, était pressenti comme le vainqueur. Toutefois, au dernier tour, il s’est incliné avec 44% des voies contre 56% pour Zohran Mamdani — membre de l’Assemblée de l’État de New York pour le 36e district depuis 2021.
Zohran Mamdami est né en Ouganda en 1991. Son père, Mahmood Mamdani, est un musulman chiite dont la famille est originaire du Gujarat (sur la côte ouest de l’Inde). Il est enseignant-chercheur en sciences politiques spécialisé dans l’étude du post colonialisme. Sa mère, la cinéaste de renom Mira Nair, est une hindoue brahmane originaire d’Orissa (un État de l’est de l’Inde). Mamdani et sa famille se sont installés à New York quand il avait sept ans, mais il n’est devenu citoyen américain qu’en 2018. Comme son père, il adhère à l’islam chiite.
Mamdani est un socialiste démocratique déclaré, membre actif des Democratic Socialists of America (DSA), ce qui le place nettement plus à gauche que tous les maires précédents, même les plus progressistes (ne pas confondre la social-démocratie — qui veut corriger les « excès » du capitalisme — avec le socialisme démocratique qui veut le remplacer par un modèle économique socialiste).
Parmi les propositions de sa plateforme : des transports publics gratuits et des garderies universelles gratuites (de 6 semaines à 5 ans) pour toutes les familles, avec distribution de « baby baskets » contenant couches et kits pour bébés. Les services gratuits seraient financés par une taxation accrue des plus riches et des marchés financiers. Difficile de croire que de telles initiatives n’entraîneraient pas une explosion du déficit municipal et des hausses d’impôts généralisées qui toucheraient aussi la classe moyenne.
Mamdani veut aussi instaurer un salaire minimum municipal à 30 $/h d’ici 2030, une mesure qui alourdirait évidemment les charges des entreprises, risquant de provoquer des licenciements, une hausse des prix et surtout, une fuite des employeurs vers des régions moins taxées.
Dans son programme, il affirme vouloir faire de New York une ville zéro émission nette, ce qui suppose une transition accélérée vers l’électricité dans tous les secteurs énergétiques municipaux.
Sa plateforme propose la rénovation écologique de 500 écoles publiques en 10 ans, avec l’installation de panneaux solaires et de systèmes géothermiques, la mise à niveau des systèmes de ventilation/chauffage, ainsi que la création de 500 cours d’école verdoyantes et de 50 « résilience hubs » pour abriter la population en cas de catastrophes écologiques. Là aussi, difficile de ne pas douter de la faisabilité en matière de financement.
Jusqu’ici, ses propositions découlent d’une naïveté budgétaire qu’on a déjà vue dans certains programmes de gauche qualifiés de monde de licornes. Mais il y a aussi dans son discours une tonalité très radicale.
Par exemple, Zohran Mamdani défend le statut de New York comme ville sanctuaire et s’oppose fermement à l’agence fédérale ICE (Immigration and Customs Enforcement). Il refuse toute collaboration municipale avec les autorités de l’immigration, notamment en ce qui concerne le partage de données ou l’assistance aux arrestations. Mamdani affirme que protéger les sans-papiers de la « répression fédérale » est un devoir moral et une priorité politique, afin de garantir que chaque habitant, quel que soit son statut migratoire, puisse vivre sans crainte et accéder aux services municipaux essentiels. Donc, il veut taxer davantage des citoyens riches pour financer des services destinés à des non citoyens, voire à des migrants en situation illégale.
Et son discours est encore plus décomplexé que ça. Invité à l’émission Meet the Press, il a défendu un de ses engagements qui vise à « déplacer la charge fiscale des propriétaires surimposés des arrondissements périphériques vers les logements plus chers des quartiers plus riches et plus blancs ». Comme quoi, la gauche radicale ne voit aucun problème à viser la race blanche alors qu’elle s’indigne si n’importe quel groupe minoritaire est désigné, même quand il s’agit de nommer le réel.
Zohran Mamdani se veut le champion de toutes les minorités. Selon lui, « la ville de New York doit être un refuge pour les personnes LGBTQIA+ »; celles-ci seraient plus durement touchées par la crise du coût de la vie. « L’administration Mamdani protégera les New-Yorkais LGBTQIA+ en élargissant et en protégeant les soins d’affirmation de genre dans toute la ville (…) et en créant le Bureau des Affaires LGBTQIA+ ».
En novembre 2020, Zohran Mamdani était allé jusqu’à tweeter : « queer liberation means defund the police » (la libération queer implique de couper les fonds à la police). Il était en phase avec la ligne « defund the police » en 2020, mais son positionnement est devenu plus nuancé en 2025. Il propose désormais de réallouer une partie du budget du NYPD vers un nouveau département de sécurité communautaire, composé de travailleurs sociaux, médiateurs et professionnels de la santé mentale, pour gérer certaines interventions. Serait-ce un changement de formulation électoraliste?
Les accusations sur les réseaux sociaux suggérant qu’il a promu la charia ne sont pas étayées par ses propos publics. Il a mentionné que […]