Tarifs : inquiétudes pour l’industrie canadienne de l’acier et pression maximale sur les alumineries québécoises
Texte de Philippe Sauro Cinq-Mars
Uday Rana rapporte pour Global News que le président américain Donald Trump a annoncé, lors d’un rassemblement électoral tenu à l’usine Mon Valley Works–Irvin de U.S. Steel près de Pittsburgh, un doublement immédiat des tarifs douaniers sur l’acier et l’aluminium importés, les faisant passer de 25 % à 50 %. Cette mesure unilatérale, qualifiée de « jolt » pour les travailleurs américains, a déclenché une onde de choc à travers l’industrie canadienne de l’acier et de l’aluminium, déjà fragilisée par les tensions commerciales des dernières années.
Selon Catherine Cobden, présidente-directrice générale de l’Association canadienne des producteurs d’acier (ACPA), ces tarifs « créeront une perturbation massive et des conséquences négatives à travers nos chaînes d’approvisionnement hautement intégrées ». Elle précise que l’impact serait tel qu’il « fermerait pratiquement le marché américain à la moitié de la production canadienne ». Elle exhorte Ottawa à riposter fermement par la réimposition de tarifs équivalents et par l’adoption de nouvelles barrières aux frontières pour contrer l’acier étranger subventionné.
Trump, fidèle à sa rhétorique protectionniste, a justifié la mesure en accusant les autres pays d’inonder le marché américain de produits d’acier à bas prix, qualifiant leur production de « ferraille » et jurant que « personne ne contournera ces tarifs ». Il présente cette hausse tarifaire comme un coup de fouet destiné à relancer la production nationale.
Uday Rana précise que cette annonce arrive quelques mois après l’imposition initiale d’un tarif de 25 %, confirmant un virage dur et stratégique visant à rapatrier les emplois manufacturiers aux États-Unis – souvent au détriment des alliés économiques traditionnels comme le Canada.
Les alumineries québécoises, coincées entre Trump et Ottawa
Au Québec, la mesure frappe de plein fouet les alumineries, particulièrement concentrées dans les régions du Saguenay–Lac-Saint-Jean, de la Côte-Nord et de l’Abitibi. Déjà soumises à une taxe carbone nationale qui gruge leur compétitivité sur les marchés mondiaux, ces industries se voient maintenant doublement pénalisées par la politique commerciale américaine.
Contrairement à leurs concurrentes chinoises ou moyen-orientales, souvent lourdement subventionnées et alimentées par des énergies fossiles, les alumineries québécoises […]