Malgré un financement triplé, les Forces armées canadiennes resteront dysfonctionnelles jusqu’en 2032, selon un rapport interne
La rédaction
Tristin Hopper du National Post rapporte que, malgré une augmentation sans précédent des budgets militaires annoncée par Ottawa, les Forces armées canadiennes (FAC) ne s’attendent pas à redevenir pleinement opérationnelles avant au moins sept ans. Dans un article publié le 3 juillet 2025 dans la chronique « First Reading », le journaliste expose une série de constats accablants émanant d’un rapport interne du ministère de la Défense nationale (MDN), selon lequel les déficiences structurelles de l’armée canadienne sont si profondes qu’aucun effet tangible ne pourra être observé avant 2032.
Des objectifs reportés de sept ans malgré des milliards injectés
Selon le rapport cité par Tristin Hopper, l’armée canadienne a repoussé à 2032 sa cible d’avoir 90 % de ses forces « prêtes pour les opérations conformément aux objectifs établis ». Il y a un an à peine, cette cible était fixée à mars 2025. Ce recul drastique s’explique notamment par une incapacité à absorber efficacement l’afflux de fonds nouvellement promis par le gouvernement fédéral.
Ottawa a en effet annoncé une hausse historique des dépenses militaires, visant désormais 5 % du PIB, après avoir d’abord promis d’atteindre le seuil minimal de 2 % exigé par l’OTAN. Pour l’exercice 2025, cela signifie une enveloppe de 62,7 milliards de dollars, en hausse marquée par rapport aux 53,4 milliards initialement prévus.
Mais au lieu de résoudre les problèmes, cette manne budgétaire semble avoir mis en lumière l’ampleur du dysfonctionnement. « Il y a un risque que le MDN et les FAC n’aient pas les bonnes personnes, en nombre suffisant, avec les bonnes compétences, aux bons endroits, au bon moment », prévient le rapport.
Un appareil militaire en ruine : la moitié des équipements hors service
Le portrait matériel dressé dans le rapport est tout aussi inquiétant. Plus de la moitié des véhicules terrestres, aéronefs et navires sont jugés inaptes à remplir les exigences d’entraînement et d’opérations. Les taux de fonctionnalité atteignent des creux historiques : 45,7 % pour la marine, 48,9 % pour l’aviation, et 49 % pour l’armée de terre.
L’objectif de rétablissement des flottes est fixé à 2032. À cette date, on espère que 70 % des équipements de l’armée et de l’aviation seront de nouveau fonctionnels. Pour la Marine royale canadienne, la cible est abaissée à 60 %, en raison notamment de la vétusté de ses frégates, jugées « rapidement devenues inefficaces au combat ».
Bien que la marine attende l’arrivée d’une nouvelle flotte de destroyers, aucun navire ne devrait être livré avant le début des années 2030. En attendant, le maintien de l’état de préparation opérationnelle demeure un « défi majeur », selon les termes du document.
Des gains en recrutement… déjà annulés par l’incapacité à former les recrues
Ironiquement, certaines des faiblesses chroniques des […]