Le retrait des marques pendant le mois de la fierté : simple réponse du marché à l’écœurement généralisé
Texte de Philippe Sauro Cinq-Mars
Alors que juin s’ouvre traditionnellement sous une avalanche de logos arc-en-ciel et de campagnes marketing aux slogans inclusifs, plusieurs grandes entreprises américaines revoient leur approche en 2025. Nathaniel Meyersohn rapporte pour CNN que 39 % des entreprises interrogées par le cabinet Gravity Research prévoient réduire leur visibilité publique pendant le Mois de la fierté. Un constat indéniable : le vent tourne. Mais pas dans le sens que CNN souhaiterait.
Alarmisme
CNN insiste sur les pressions exercées par l’administration Trump, évoquant la peur de représailles de la part d’agences fédérales comme la Commission pour l’égalité des chances en emploi (EEOC). Or, ces enquêtes concernent avant tout des programmes internes d’embauche ou de promotion — pas des affiches dans les vitrines ou des campagnes publicitaires multicolores. Prétendre que des logos arc-en-ciel sont effacés sous menace gouvernementale relève plus du fantasme militant que de l’analyse politique sérieuse.
Nathaniel Meyersohn souligne d’ailleurs que les entreprises agissent d’abord « par prudence » et « par peur de la réaction des consommateurs de droite ». Traduction : les consommateurs se lassent, et les marques réagissent. Le marché parle — et il n’est pas tendre avec le militantisme compulsif.
Écoeurantite
Depuis des années, une bonne partie du public perçoit les campagnes LGBTQ+ comme des stratégies marketing opportunistes, parfois hypocrites, destinées à flatter une niche tout en prétendant faire œuvre de vertu.
En 2023, le cas Bud Light a marqué un tournant. En s’associant à l’influenceuse trans Dylan Mulvaney, la marque a tenté une manœuvre de repositionnement de son image — en rupture complète avec sa clientèle traditionnelle. Le backlash fut immédiat, certes amplifié sur les réseaux sociaux, mais bien plus moqueur que haineux. Ce n’était pas une guerre idéologique : c’était une marque qui ne comprenait pas son public.
Target a connu une mésaventure similaire en […]