Blackout en Espagne : Bjorn Lomborg met en cause les limites physiques du virage vert
La rédaction
Dans une tribune publiée le 4 juin 2025 dans le Wall Street Journal, l’économiste danois Bjorn Lomborg soulève de vives critiques à l’égard des politiques énergétiques menées en Espagne et au Portugal, à la lumière d’un important blackout ayant affecté quelque 55 millions de personnes à la fin avril. À ses yeux, cette panne d’électricité massive, survenue en plein jour alors que le réseau ibérique était alimenté à 74 % par des sources renouvelables — dont 55 % par le solaire —, constitue un avertissement physique et technique à ne pas ignorer dans la course actuelle à la décarbonation.
Un modèle énergétique vulnérable par nature
Bjorn Lomborg explique que contrairement aux énergies fossiles, à l’hydroélectricité ou au nucléaire, les énergies éolienne et solaire n’apportent pas de stabilité inertielle au réseau. Les turbines massives de ces sources conventionnelles agissent comme des volants d’inertie qui permettent de conserver une fréquence stable (50 Hz en Europe). En revanche, l’intermittence et la légèreté structurelle du solaire et de l’éolien rendent les réseaux plus sensibles aux perturbations. Le 28 avril dernier, l’instabilité de fréquence a précipité l’arrêt du réseau espagnol, entraînant le Portugal dans sa chute en raison de l’interconnexion étroite des deux pays.
Lomborg souligne que cette faiblesse est amplifiée par l’absence ou le coût trop élevé des technologies de compensation comme les onduleurs avancés ou les systèmes d’inertie synthétique. Or, ces technologies sont rarement implantées dans les parcs solaires ou éoliens existants.
Une illusion de fiabilité et de bas coût
Selon Lomborg, les promesses des militants climatiques de fournir une énergie « bon marché et fiable » grâce au solaire et à l’éolien relèvent davantage du mirage idéologique que de la réalité physique. Il cite les […]